Publié dans Economie

Retour en force des délestages - Entre sécheresse et solutions tardives, Antananarivo plongée dans l'incertitude

Publié le mardi, 07 janvier 2025

A peine les festivités de fin d'année terminées, Antananarivo se retrouve de nouveau plongée dans l'ombre avec le retour des délestages électriques. Un phénomène devenu tristement récurrent, mais qui, cette fois, semble frapper encore plus fort. Le mécontentement gronde parmi la population, excédée par des coupures qui s'éternisent au-delà des horaires annoncés. Malgré les promesses de la JIRAMA de mieux gérer la situation avec des interruptions planifiées, la réalité est tout autre : les coupures durent souvent bien plus longtemps que prévu, plongeant plusieurs quartiers dans le noir pendant des heures, voire toute la journée. Les zones les plus touchées incluent Sabotsy Namehana, Talatamaty, Imerimanjaka, Itaosy et 67 ha.

Des quartiers densément peuplés où la demande en électricité est forte, mais où les coupures se multiplient, déstabilisant autant les ménages que les petits commerçants. Déjà fragilisés par les dépenses liées aux fêtes de fin d'année, de nombreux commerçants voient leurs activités ralentir, voire s'arrêter complètement. Les frigos ne fonctionnent plus, la lumière manque dans les boutiques, et les systèmes de sécurité tombent en panne, exposant certains à des risques supplémentaires. Les plaintes se multiplient sur les réseaux sociaux, la grogne s'intensifie, et l'on assiste à une véritable détresse sociale dans certains quartiers. L’une des causes majeures de ces coupures répétées est la période d'étiage, où les réserves d'eau pour les barrages hydroélectriques sont insuffisantes, exacerbée par la sécheresse persistante dans plusieurs Régions du pays. 

Mesures innovantes ?

Cette combinaison de facteurs naturels limite drastiquement la production d'électricité, entraînant des délestages pour compenser le déficit énergétique. La JIRAMA avait annoncé des mesures innovantes, comme le recours aux pluies artificielles pour recharger les barrages, mais les résultats de cette solution tardent à se faire sentir. Les précipitations générées ne suffisent pas encore à inverser la tendance, et les coupures persistent. En dépit de quelques tentatives de réajustement, telles que des délestages tournants visant à mieux répartir les coupures entre les différents quartiers, la situation persiste, voire empire. Ces délestages de deux à trois heures se transforment souvent en longues périodes d'obscurité, parfois sans préavis, rendant difficile l'organisation du quotidien pour les habitants. L'infrastructure énergétique, notamment à Antananarivo, est clairement en souffrance. Le réseau électrique, principalement alimenté par des sources hydrauliques, est très vulnérable aux aléas climatiques. Des alternatives comme l’énergie solaire ou éolienne sont évoquées, mais leur développement est encore trop lent. En attendant, ce sont les habitants qui subissent de plein fouet les conséquences de cette gestion défaillante, coincés dans une spirale de coupures sans solution durable à l’horizon. Le délestage, plus qu’un simple désagrément, devient ainsi un véritable fléau, affectant autant la qualité de vie des citoyens que l’économie locale.

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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